Position du groupe PVS sur la motion populaire : La Chrysalide : halte à la précipitation !

Motion populaire : La Chrysalide : halte à la précipitation !

Acceptée par 104 OUI, 1 NON et 2 abstentions

Position du groupe PVS sur la motion populaire : La Chrysalide : halte à la précipitation ! (05.09.2018)

 

Issu de diverses impulsions dans les années 1990, le centre de soins palliatifs La Chrysalide a vu le jour en 1998, avec à sa tête une direction collégiale composée de l’ancien Conseiller d’état, devenu administrateur, Michel Von Wyss, du médecin-responsable Grégoire Gremaud et de l’infirmière-cheffe Jacqueline Pécaud. Une direction tripartite, partie de presque rien, et qui a réussi à bâtir, en quelques années, une solide réputation et un savoir-faire largement reconnus au-delà de nos frontières cantonales.

L’approche multi-disciplinaire, avant-gardiste, a permis d’intégrer ausein de l’équipe médico-soignante, aux grés des besoins des patients, le physiothérapeute, le pharmacien ou même l’aumônier, pour ne prendre que ces quelques exemples.

D’autre part, l’accès des lieux 24 heures sur 24 pour les proches des visiteurs ou encore les repas pris en commun entre le personnel et les patients, font partie des spécificités du lieu.

Cette brève mise en perspective permet ainsi de constater qu’une petite structure, dotée d’une direction collégiale, et surtout s’appuyant sur de solides valeurs, peut faire un excellent travail et permet de faire rayonner notre canton, malgré la mission qui est la sienne.

Intégrée en cours de route à l’HNE, La Chrysalide a pu continuer à effectuer sa mission notamment car elle bénéficiait d’un bâtiment propre à elle. Cette infrastructure est au cœur même de l’activité de soins palliatifs.

La population neuchâteloise y a marqué un très fort soutient en signant plus de 3000 fois une motion pourtant lancée au début des vacances scolaires et sans tenir de stand au marché et sans avoir de site internet.

S’en séparer abruptement aurait remis en cause beaucoup de choses. Le groupe PVS est satisfait de constater que le Conseil d’état s’en est finalement rendu compte malgré des déclarations initiales plutôt inquiétantes.

En acceptant la motion, nous notons donc que le Conseil d’état accepte le fait que La Chrysalide ne sera pas remise en cause au moins avant la « mise en œuvre effective de l’initiative » (texte de la motion) soit réalisée, effective voulant signifier « réelle ».

Un éventuel déménagement, un jour, pourrait être entendu par notre groupe. Néanmoins, l’urgence extrême avec laquelle entendait sévir l’HNE a laissé notre groupe extrêmement dubitatif.

Si le projet de regrouper les soins palliatifs au sein d’un CTR avait été approuvé par le peuple, il aurait fallu attendre au moins 5 à 10 ans pour voir ce projet se concrétiser. Pourquoi une telle urgence sécuritaire récemment mise en avant par l’HNE?

L’argument financier laisse également à désirer. Certes, le regroupement des soins palliatifs dans un étage d’un de nos hôpitaux aurait permis peut-être de réaliser quelques économies mais, si c’est en trahissant les valeurs développées depuis 1998, quel en aurait été l’intérêt lorsque l’on sait que La Chrysalide est une des unités qui fait rayonner l’HNE  loin à la ronde ?

De plus, une étude américaine très intéressante datant de 2008, faite sur plus de 3000 patients et 8 hôpitaux, montre une économie de 5000 Frs par patient (ou 374frs par jour) pour les malades recevant pour des soins palliatifs versus des soins usuels. Dès lors, pour notre système de santé, le CE et l’HNE devraient chercher plutôt à renforcer les soins palliatifs plutôt que de les fragiliser par un déménagement intempestif.

La décision du conseil d’état du 30 août dernier semble réjouissante au premier abord.

Néanmoins, certains mots employés par le Conseil d’état dans sa communication nous laissent dubitatifs, comme par exemple que “L’analyse montre (également) que nombre de patients pour lesquels les soins palliatifs seraient indiqués n’ont aujourd’hui pas accès à cette prestation en raison de l’éloignement de La Chrysalide de certaines autres unités de soins de l’HNE ». Que montre donc cette « analyse » ?

A nouveau un problème de différence d’altitude entre deux parties de notre canton ? Qu’il n’est pas logique, selon les penseurs de l’HNE, que La Chrysalide se trouve à quelques centaines de mètres d’un des principaux pôles régionaux de radiothérapie et d’oncologie ?

D’autre part, toujours en lien avec cette communication, nous souhaitons que les « déplacements de services, liés également à d’autres contingences, qui seraient donc à prévoir sur le site de La Chaux-de-Fonds dans les prochains mois. », s’ils sont indispensables, n’aillent pas dans le sens inverse de la vision générale qui est celle de notre commission parlementaire chargée de préparer une modalité d’application de l’initiative populaire du 17 février 2017.

Le groupe PVS soutiendra donc la motion.

 

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Motion populaire acceptée par 104 OUI, 1 NON et 2 abstentions